Chorégraphe : Charles Weidman, transmis par Christine Caradec
Direction artistique : Christine Caradec
Genre : Danse moderne
La compagnie
Pour ce projet, Christine Caradec travaille autour, dans et avec le répertoire.
Chorégraphe et notatrice Laban, elle s’intéresse particulièrement à la danse de l’entre-deux guerres et à la danse allemande. Spécialiste des pièces chorégraphiques de cette période, elle a déjà recréé et transmis « Der Titan » (1927) de Rudolf Laban, « La Vague »(1930) d’Albrecht Knust, « Totentanz I et II » (1921 et 1926) de Mary Wigman, « Sehnsucht » de Karin Waehner ou encore des pièces américaines comme « Negro Spirituals » (1935) d’Helen Tamiris, « Desesperate Heart » (1943) de Valérie Bettis, “Soaring” (1920) de Doris Humphrey ou “Journey” (1958) de Joyce Trisler.
Grâce aux soutiens du CND (dispositif « Danse en amateur et répertoire »), de L’Entrepont (Nice) et du Terrain Vague (Nice), elle recrée cette année « Lynchtown » de Charles Weidman (1936) avec un groupe de danseurs de Nice qui s’intéresse au retour à la source, à l’incorporation du transmetteur, à la réflexion menée par celui-ci pour passer du papier à la danse, à toute la place laissée à l’interprète pour faire vivre ces signes abstraits.
Le spectacle : Lynchtown
Charles Weidman, après avoir été danseur à la Denishawn School à Los Angeles, fonde en 1928 avec Doris Humphrey une école et une compagnie. Ensemble, ils participent à l’enseignement et à la création de la danse moderne aux Etats-Unis. En 1945, Charles Weidman crée seul sa propre compagnie, The Charles Weidman Theatre Dance Company.
Il crée le tryptique « Atavism » en 1936 dont «Lynchtown» est le premier volet.
«Bargain Counter» et «Stock Exchange» sont les autres volets de cette suite de danses qui fait le portrait d’une communauté consumée par de violentes passions, en représentant des cas de meurtres populaires où une foule charnelle et sanguinaire agit comme des vautours sur le point de dévorer leurs proies. « Lynchtown » évoque une scène de lynchage au dénouement dramatique : l’assassinat d’un noir américain. Elle traite du racisme, du manque d’humanité et aussi de l’effet de masse. Plongé dans un monde fermé sur lui-même, le spectateur est témoin de la violence d’un groupe et de ses contradictions. Accompagnée d’une musique de Lehman Engel (piano et percussions), cette œuvre est remplie de gestes grotesques, accusateurs, et de féroces poursuites. Les esprits tordus des bigots sont symbolisés par des corps déformés. Aucune scénographie ne vient charger l’espace afin de permettre à la danse, qui pourrait être interprétée comme une attaque contre l’hystérie de masse et qui peut se produire en tout temps ou lieu, d’être dansée librement dans toutes circonstances.