Dirigée par Annick Charlot depuis 2000, la compagnie Acte est née de l’envie de partager la danse, de faire société, de créer une continuité entre l’art et le monde. Cette envie première se traduit dans la démarche de création de la chorégraphe Annick Charlot qui quitte peu à peu les lieux dédiés à l’art et les scènes des théâtres pour investir l’espace public de la ville et va parfois jusqu’à inscrire le public dans le processus de création à l’instar de “LIEU D’ÊTRE, Manifeste chorégraphique pour l’utopie d’habiter” actuellement en tournée.
“J’aspire à partager un autre réel que celui du quotidien pragmatique, ce réel que l’on n’attend pas. Un réel poétique, intuitif, qui ouvre, libère, apaise même”, explique Annick Charlot. Le temps d’une résidence, d’un spectacle, il s’agit de provoquer l’irruption d’une poésie sensible dans l’espace urbain. Un parti-pris aussi bien esthétique, éthique que politique : ” Pour moi, cela touche profondément à l’humain. En effet, qu’est-ce qui cultive davantage notre part d’humanité que l’art ?”.
La compagnie de danse contemporaine, Acte se définit également par son lieu de travail partagé, implanté à Lyon : le Studio desHérideaux. Espace de création et de pratiques artistiques, il est ouvert à d’autres, compagnies, néophytes, habitants, entreprises, chercheurs, scientifiques, etc.
Petit mot de la directrice artistique d’ “Entrez dans la danse, Fête de la danse” sur le spectacle phare de cette 9ème édition :
“Après la découverte du spectacle Lieu d’Être et de la chorégraphe Annick Charlot à la Biennale de danse de Lyon, j’ai rêvé d’amener cette œuvre gigantesque à Paris pour que les publics du Festival «Entrez dans la danse, Fête de la danse» voient ce très beau manifeste sur l’utopie d’habiter ensemble.
Parce que s’y trouvent réunies des valeurs communes à celles de Mouvance d’Arts : citoyenneté d’un événement collaboratif, générosité des artistes allant à la rencontre des publics sur leur terrain.
En 2012, avec à l’équipe artistique de la compagnie Acte, nous allons plus loin puisqu’elle associe 80 danseurs-complices, et les habitants à la recréation de Lieu d’Être sur la Place Henri Frenay dans le 12e à Paris. La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs, établissement culturel de la Ville de Paris a souhaité rejoindre l’aventure en apportant un soutien en co-production.
Ensemble, nous allons transfigurer ce lieu, et le doter d’une poétique qui s’inscrira dans l’inconscient collectif de toutes les personnes associées au quotidien de cet espace. Je souhaite à tous d’être conquis comme je l’ai été !” Valérie Gros-Dubois
Spectacle : “LIEU D’ÊTRE, Manifeste chorégraphique pour l’utopie d’habiter”
Cela débute par un Prologue : une place publique, des spectateurs, des passants… des danseurs se dévoilent dans cette assemblée. Le lieu devient scène. L’histoire commence. La fiction prend le pas sur le réel. Les danseurs nous guident jusqu’au parvis d’une façade.
ACTE 1 : Fresque humaine aux balcons
Une façade, nous regarde, s’ouvre, pour que l’on se voit enfin aux balcons ; nos vies enfin ouvertes, qui nous ressemblent tant, qui nous rassemblent tant.
Acte 2 : Les tablées
Sur la place, un grand repas de quartier ? Les tables immenses d’une société ? Tablées des grands assemblements, tablées des grands rassemblements. Refaire le monde, accueillir ceux qui arrivent, prendre place ensemble, faire société.
Acte 3 : La voltige
Suspendus, accrochés à la peau des immeubles, voltiger sur les murs, être à peine une poignée, quelques uns et défier l’échelle, le plan, l’immobile, donner à sentir le vide où tout se joue, s’affranchir des pesanteurs.